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SUJET : Le ciel me tombe sur la tête à 18 ans !

Le ciel me tombe sur la tête à 18 ans ! il y a 2 ans 10 mois #14

Je trouve que l’expression « le ciel tombe sur la tête » correspond parfaitement à ce que j’ai ressenti le jour où on m’a annoncé mon diagnostic. J’ai été opéré en urgence car la tumeur bloquait mon système digestif. Avant mon opération, et pendant la dizaine de jours suivant l’intervention, je ne savais pas ce que j’avais. Cela m’a sûrement permis d’affronter le suivi post-opératoire d’une façon plus sereine.

Je me souviens que le jour où on m’a annoncé le diagnostic de ma maladie, un seul mot a retenu mon attention, ce fut le mot « chimiothérapie ». Après ce mot, c’est comme si tout ce qui m’entourait n’existait plus une sorte de « black-out » pendant une dizaine de minutes. Comment imaginer si jeune qu’une maladie comme celle-ci puisse vous affecter ? J’ai eu le temps de me poser pas mal de questions sur ma vie, sur cette maladie, sur le futur et 48 heures après l’annonce je n’avais qu’une seule et même idée en tête, tout faire pour sortir vainqueur de mon combat.

L’annonce a été pour mes proches et moi-même, le moment le plus éprouvant car une fois faite il faut qu’elle soit acceptée de tous. Il y a une première phase de colère, une seconde phase de refus mais aussi de la tristesse lié à la peur du mot « cancer » avant de passer à l’acceptation de la maladie.

Dans mon cas, les phases précédant l’acceptation ont été très courtes et ma famille et moi-même avons avancé dans le même sens, combattre cette maladie quels que soient les obstacles sur le chemin.

Le processus est assez long car j’ai consulté plusieurs oncologues à qui il fallut expliquer à chaque fois le chemin qui m’avait amené vers eux. Il y eut beaucoup d’examens médicaux à faire ce qui implique de longues attentes mais aussi du temps pour obtenir les résultats. C’est un moment qui est long et compliqué. Chaque attente de résultats était un petit combat pour mes proches, un moment d’inquiétude qui même sans en parler se lisait sur leur visage.
Je me suis toujours promis de ne jamais avoir peur avant un résultat médical, de toujours attendre le résultat en lui-même pour envisager les solutions aux problèmes.

Une fois que j’ai accepté ma maladie, je suis rentré dans ce processus qui consistait à jongler entre deux vies, celle du malade et celle du jeune homme que j’étais. Quand j’étais dans ma phase de la personne malade, je ne réfléchissais pas trop, j’avançais car on n’a pas le temps de trop réfléchir avec cette maladie. Entre mes chimiothérapies, quand j’avais une vie normale et que mes forces me le permettaient, je sortais, je voyais beaucoup mes amis, je voyageais, je vivais la vie d’un adolescent normal.

Cela m’a permis de vivre ma maladie au mieux, de ne pas m’enfermer et enfermer mes proches dans celle-ci. Pour vous donner une anecdote, je n’ai jamais autant voyagé que quand j’étais malade, ce qui prouve les avancés de la médecine et la tolérance que l’on peut avoir face aux médicaments.

Il ne faut pas non plus entendre par là que ma vie était parfaitement normale car ce n’est pas vrai. Les phases de chimiothérapie sont parfois lourdes et très fatigantes, mais je ne me suis jamais arrêté de vivre ma vie de jeune adulte normal.

Cela fait aujourd’hui 5 ans que j’ai terminé ma chimiothérapie, j’ai pu poursuivre mes études (bac +5), je me suis inséré dans la vie professionnelle, ma maladie ne m’a jamais fait perdre de temps dans ma scolarité car elle a été correctement gérée. Ces années m’ont permis de prendre du recul après une période de ma vie ou j’ai essayé d’oublier ce qu’il m’était arrivé. J’ai donc aujourd’hui assez de maturité pour d’une part en parler et d’autre part me rendre compte de l’importance d’aider les gens qui auront à vivre ce combat.

C’est dans une démarche personnelle que j’ai souhaité intégrer France Côlon, même si mon emploi du temps est aujourd’hui très chargé. J’ai envie de prendre de mon temps libre pour que cette association se développe et pour aider les personnes touchées par cette maladie en racontant par exemple mon histoire et en donnant des conseils d’une personne avisée.

Malheureusement le cancer touche et touchera beaucoup de nos proches et, même si la médecine évolue, il est nécessaire que l’on parle de cette maladie : dans un premier temps pour encourager les gens à faire les dépistages, pour que les gens sachent qu’elle peut toucher n’importe qui n’ importe où, mais aussi faire comprendre que nous pouvons vivre normalement à la suite d’un cancer, comme c’est le cas pour moi.

Qui peut mieux expliquer à un patient ce qui va l’attendre et comment il doit gérer sa maladie qu’un ancien patient ? À mon sens, personne et c’est la principal raison qui m’a poussé à rejoindre France Côlon.
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